Universellement connu par les artistes, débutants ou confirmés, en spectacle pour enfants ou spectacle pour adultes le trac est une angoisse aux manifestations physiques les plus diverses variant selon les individus: mains moites, paralysie des muscles, envies irrépressibles et répétées d'aller aux toilettes ou de vomir, bouche sèche, voix mal assurée, impossibilité de se concentrer sur un sujet.
Dans les coulisses, avant chaque spectacle enfants quelques minutes avant son entrée, l'artiste en général est pitoyable, il ne sait plus rien, ne connaît plus son numéro, l'envie de renoncer le guette. Pierre Brasseur disait à son ami Jean-Claude Brialy un soir de première, quelques minutes avant les trois coups : « Pourvu que le théâtre brûle, nous ne jouerions pas. »
Comment vaincre cette peur qui paraît, dans un premier temps handicapante et exagérée ?
On peut respirer très fort, fumer, pratiquer l'humour et la dérision, s'encourager mutuellement, prier, invoquer un être cher disparu, boire: Guy Bedos, paraît-il, prend toujours un verre de whisky peu avant le début de son spectacle ; chacun a son propre rituel. Connaître l'origine du trac avant le spectacle et en avoir conscience semble un meilleur remède pour le dominer.
Lorsque l'on rentre sur scène en spectacle enfants , on est immédiatement soumis à une foule de regards inconnus, la peur de ne pas être à la hauteur et de les décevoir nous angoisse. Si l'on a travaillé en équipe il faut assurer pour faire honneur à ses partenaires et puis surtout nous avons peur de notre propre jugement, peur de perdre notre estime personnelle peur de perdre son rêve, peur d'être incapable de valoriser un travail qui deviendrait alors inutile.
Nous devons savoir que ces angoisses sont normales, qu'elles sont la preuve de notre volonté de bien faire et qu'elles constituent un moteur et un stimulant car dés l'entrée sur scène tous nos sens sont en éveil, notre corps et notre esprit débordent d'une énergie accumulée en vue de réaliser notre numéro et le plaisir jouer doit être plus fort que la souffrance. Est-ce une drogue de jouer en public, il n'y a qu'un pas à faire que certains pensent.
Pensons qu'une trop grande décontraction pourrait nuire à notre numéro et montrerait un mépris pour notre public.
Sachons, ce qui consolera les plus angoissés parmi nous, que les plus grands artistes ont eu le trac avant tous spectacles. A une comédienne, dont il vaut mieux taire le nom, qui lui disait n'avoir jamais le trac, Louis Jouvet répondit: " Ne vous inquiétez pas, il viendra avec le talent "...
Le trac et le spectacle pour enfants ou adultes, deux choses inséparables.